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GAGNY A GAUCHE
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6 novembre 2006

Ils sont votre épouvante et vous êtes leur crainte

Non, ce n'est pas le titre de notre prochain tract contre la municipalité de Teulet!
Il s'agit du titre d'un livre de Thierry Jonquet, publié aux éditions "Le Seuil" et dont la lecture est obligatoire pour qui s'intéresse à la vie de notre banlieue.
Cette phrase titre spectaculaire est extraite d'un texte de Victor Hugo, à propos des Communards.
L'histoire se passe dans une ville fictive du 9-3 : Certigny, mais on reconnait les villes du Raincy, de Clichy-sous-Bois, d'Aulnay...
Elle entremèle l'histoire d'une jeune diplomée de l'IUFM, Anna Doblinsky, d'origine juive, qui effectue sa première rentrée comme professeur de français, dans le collège de Certigny et de ses élèves. L'environnement est celui que nous connaissons : HLM, zone industrielle en friche, trafics en tout genre, influence croissante de l'imam et de ses "salafs", jeunes paumés qui trouvent dans cette interprétation de la religion la ligne de conduite que l'école et les parents n'ont pas réussi à imprimer.
Anna Doblinsky sera rappelée à ses origines par ses élèves pour qui les "feujs ont le fric et c'est à cause d'eux qu'on souffre".
La rédaction de ce roman noir a démarré avant les émeutes de l'an passé, et le meurtre d'Ilan Halimi.
Il montre comment de petits renoncements conduisent à de grands drames.
Ce que nous avons aimé dans ce livre, c'est l'enchevètrement des différents univers qui se combinent pour rendre une peinture, pas très joyeuse, de la vie des cités.
Il  montre bien le risque que nous prenons en laissant en friche des territoires de la République.
La politique municipale doit prendre en compte toutes les parcelles de la commune, tous les publics, en utilisant tous les moyens à la disposition des élus.
C'est pour cela que le sommeil du Comité Local de Sécurité et de Prévention de la Délinquance est un scandale!

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Commentaires
G
Quelques réponses sur l'homme et son oeuvre :<br /> http://thierry.jonquet.free.fr/
A
Thierry Jonquet qui est un ex-militant d'extrème gauche (LO puis LCR je crois)a surement des idées!<br /> Mais dans ce roman noir, il ne donne pas de clés, pas de réponses : c'est une histoire, des histoires, qui s'entremèlent pour aboutir à des drames, grands ou petits.<br /> Ce qui est fort dans son livre c'est qu'il est le contraire d'un raisonnement simpliste : on n'est pas dans la démarche populiste qui dit "changez les élites, changez les dirigeants et tout s'arrangera" ni dans la démarche militante classique "faites ceci ou cela et tout s'arrangera". On est dans la complexité de notre société, et c'est très bien rendu. Envoyez nous vos impressions quand vous l'aurez lu!
C
Merci de nous faire partager un coup de cœur. Je vous fais confiance, je lirai ce livre parce que les articles, les reportages simplistes contribuent plus à obscurcir le tableau qu’à faire entrevoir une réponse. Marre de voir les bus brûler à la télé mais marre aussi de voir ces jeunes des « quartiers » fonder leur entreprise, la preuve qu’on peut s’en sortir. La société n’a plus de solution à offrir à un jeune lambda qui n’est ni un voyou ni un être d’exception, tout simplement parce que cette société libérale voudrait faire disparaître le statut de salarié, enfin celui que nous pratiquons encore, avec des salaires décents, une protection sociale, le droit de grève etc…chacun doit fonder sa boîte, même s’il est le seul à y travailler parce qu’un gérant n’a droit à rien et ne coûte rien, s’il se casse la gueule tant pis pour lui au moins il n’ira pas grossir les rangs de ces privilégiés de chômeurs qui vivent sur le dos des autres. C’est pas comme ça que la violence disparaîtra<br /> Les Sarkosy and co qui nous donnent en exemple le modèle américain oublient d’ajouter que la société américaine est une des plus violente qui existe.<br /> Quand j’étais petite, j’entendais toujours dire : l’Amérique est en avance sur nous, les choses mettent au moins 10 ans à arriver ici. On disait aussi, mais chez nous c'est pas violent comme chez eux. Eh ben voilà, ça y est, on a réussi à faire aussi bien. J’espère que Thierry Jonquet a des idées, on en a besoin.
GAGNY A GAUCHE
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