Adieu l'abbé!
Je sais que certains vont gloser à la lecture de cet article mais... je m'en moque. Je voudrais rendre hommage à l'abbé Pierre, parce que son combat de plus d'un demi siècle contre la misère m'inspire du respect, au dela des différences "philosophiques". La question du logement me parait être au coeur de la prochaine campagne municipale : comment concilier la satisfaction des besoins de logements et la qualité de vie? Ne pas sacrifier l'environnement mais répondre aux besoins du plus grand nombre.
Bien sur ce texte n'engage que moi!
Anne Bourdot
La mort de l’abbé Pierre
bouleverse le pays entier. Depuis l’annonce de son décès tous, candidats aux
présidentielles, politiques de tout poil se fendent d’un commentaire élogieux.
Et pourtant si je veux saluer ici le combat d’une vie entière consacrée à ceux
que le système abandonne sur le pavé, je crois que l’abbé Pierre a été bien « trimballé »
par tous ces hypocrites qui y vont de leur larmiche ces jours-ci !
Parce
que depuis plus de 50 ans, on (les députés, présidents, sénateurs) aurait pu en
faire des lois de réquisition, on aurait pu en construire des logements
sociaux.
Il est symbolique de voir qu’il a fallu les coups de gueule de l’abbé
Pierre, les démonstrations des enfants de Don Quichotte pour que certains s’émeuvent.
Mais passés les caméras et les instants d’émotions oubliés les réquisitions de
logements vides, oubliés les serments de mettre la misère hors la loi !
Cet abbé Pierre m’était bien
sympathique, même si l’épisode détestable du soutien à Garaudy-le-révisionniste
ne doit pas être oublié.
Sympathique cette modestie, ce dénuement, loin des «curés
mondains» qui communient d’une main et tiennent leur coupe de champagne
de l’autre.
Sympathique ce coté « moi aussi j’ai péché », quand il
disait avoir eu des relations sexuelles.
Courageuses ses prises de positions
contre le SIDA, pour le préservatif (« n’ajoutons pas le crime à la faute »
disait-il fidèle à un idéal que je ne partage pas sur la sexualité, mais
protégeant la vie avant tout).
Tolérant vis-à-vis de toutes les formes de
sexualités alors que son église met à l'index ceux qui choisissent autre chose que le mariage (hétéro, forcément hétéro!).
Fidèle à ses engagements quand il vint à l’assemblée nationale
défendre les 20% de logements sociaux imposés par la loi SRU, mis à mal par tous ces maires qui veulent
protéger leur électorat du contact avec les moins favorisés, "Sarko-de-Neuilly" (gonflé dans l'hommage celui-ci!) en tête,suivi de près par "Raoult-du-Raincy".
Alors aujourd'hui en pensant à l'abbé Pierre je prends à mon compte
les vers de Georges Brassens :
Quand on crie "A bas la
calotte"
A s'en faire péter la glotte,
La sienne n'est jamais visée.